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ESTIMATION: 4000 / 5000 €

LAFAYETTE, Marie Joseph Gilbert du Motier, marquis de (1757-1834), général et homme poli-tique français. Important ensemble de 27 lettres dont 20 L.A.S., 6 L.S. et un billet signé, « Lafayette » ou « L.F. », adressées à Jean-Pierre Pagès (1784-1866), avocat, encyclopédiste et homme politique ariègeois, à Toulouse ou Paris. Une lettre est adressée à Mme Pagès. La Grange et Paris, 1827-1833 et nombreux courriers sans date. Environ 28 pp. in-4 ou in-8. Adresses aux versos des seconds feuillets et marques pos-tales.

Dense et très intéressante conversation politique et amicale :
– 22 avril 1827, à Mme Pagès : il charge un jeune officier du génie des États Unis de lui porter ce courrier, ainsi qu’une lettre au général Lafitte et à d’autres.
– 24 juin 1827 : Lafayette ira à Paris le 4 juillet pour célébrer la fête de l’Indépendance et pour le mariage de Louise de La Tour-Maubourg, sa petite fille, avec le général piémontais Hector Perron de Saint-Martin (Ettore Perrone di San Martino -1789-1849). « [] il est honorable d’avoir un gendre condamné à mort pour la cause libérale, mais c’est incommode pour les arrangements du mariage ». La Fayette évoque le mariage de son autre petite fille Natalie et Adolphe Perrier, neveu de Casimir Perrier. Malgré la pression des électeurs de Meaux, Lafayette refuse de se présenter, étant « impropre aux institutions actuelles, au lan-gage usité et à cette chambre des députés où je ne serai bon à rien ».
– 8 septembre 1828 : « [] il nous est venu plusieurs visites américaines ; nous en espérons encore. On parle d’un dîner électoral à Meaux : ce sera ma seule sortie jusqu’à l’ouverture des chambres. Le parti [] a pris une singulière tactique : c’est de crier à la persécution, à la Révolution, au Républicanisme de manière à persuader beaucoup de bonnes gens, voire à des députés et à des ministres, que nous avons déjà fait bien du chemin. [] Pendant cette mystification, ils empochent une cinquantaine de millions, ils ont des grands et petits séminaires, des testaments, une influence ridicule dans les comités d’instruction publique, une jacobinerie catholique et contre révolutionnaire ; jamais on aura raison de tout le monde, que lorsque les sources des sinécures seront taries, et surtout lorsque le paiement du culte et le choix des ministres seront rendus à chaque société religieuse [] », suit une longue diatribe contre la politique actuelle.
– 8 mai 1832 : longue et très intéressante lettre politique : la chambre des pairs, l’Assemblée constituante, l’arrestation de la duchesse de Berry, les « agitations de liberté » de l’Allemagne, etc.
– 21 juillet 1832 : le choléra cerne La Grange, tumulte autour du convoi du général Lamarque, Madier de Montjau, la nouvelle coalition de Frankfort, remettre dans le droit chemin la Monarchie républicaine de Juillet, etc.
– 4 juin 1833 : « Il y a un mouvement sourd en Allemagne et en Italie », il quittera Paris après la session, il est « accablé de correspondances & de demandes auxquelles il est physiquement impossible de suffire ». La Fayette raconte les adieux aux soeurs Wright, évoque une lithographie de l’excellent Scheffer « du beau portrait qu’il m’a donné », son ami Lally-Tolendal, Virginie et Clémentine, ses maux de plus en plus aigus, le mariage de Mathilde du Motier de Lafayette, fille de Georges Washington de Lafayette, lettres de recom-mandations destinés à un médecin mexicain et au ministre des États Unis à Mexico, la mort de son neveu Montagu « vient de succomber à une fatale blessure reçue par accident [] ».
Etc.

On joint : L.A.S. de Charles Philibert de Lasteyrie du Saillant (1759-1849), adressée à Pagès. S.l. « Ce mer-credi matin ». « [] vous savez sans doute que le Gal [Général de Lafayette] est malade et quoi que mieux ce matin, il lui est cependant défendu d’écrire et de parler [] ».